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« L’Italie, c’est fini ! Et dire que… »

Date

August 14, 2016

Catégorie
Journal en images
« L’Italie, c’est fini ! Et dire que… »

L’Italie, c’est fini, et dire que…

Depuis l’élaboration de la partie maritime de « The Route », nous appréhendions la navigation le long de la côte italienne.

Cela pour de multiples raisons : trop de monde, insécurité près des grandes villes, difficultés pour se poser et passer la nuit dans un lieu tranquille, manque d’intérêt quant à la beauté de la côte, paysages défigurés par l’industrie et les nombreuses plages privées, trafic maritime anarchique et autres possibles nuisances en tout genre auxquelles nos amis ne manquaient pas de rajouter la présence d’une marée noire dans la région de Gênes, de migrants sur notre parcours prêts à nous dérober le moindre bien. Bref au mieux une navigation sans grand intérêt et au pire une navigation à éviter.

De tout cela, il n’en fut rien. Et c’est avec regret que nous quittons ce pays mitoyen du nôtre et que nous connaissions si peu, où l’accueil et l’hospitalité furent à chaque fois au rendez-vous. A l’exemple des responsables des clubs de la Léga Navale Italiana que nous contactions pour nous y abriter lors des périodes de mauvais temps, et à qui d’autres fois, nous sollicitions une aide pour rejoindre par la route le terminal maritime de Brindisi avec kayaks et matériel. Encore merci à tous.

Mais il a surtout cette empathie qui nous touche. Cette spontanéité du geste et de l’attention : le café croissant porté par Franca sur un plateau en argent à sept heures du matin et posé sur le pont du kayak, l’invitation de Maria Pia à venir nous abriter sous sa tonnelle pour la pause déjeuner et qui se transforme en invitation à déjeuner, des grillades de viande qu’une famille entière vient nous apporter à la tombée de la nuit devant notre campement, des invitations pour nous conduire en voiture à la boutique la plus proche, un vieil homme qui de sa barque sort sa bouteille d’eau glacée pour le seul plaisir de nous l’offrir, un voilier qui nous aborde pour nous donner des canettes de bières fraîches et encore mille autres choses.

Sans oublier les invitations à séjourner chez nos amis rencontrés en mer et sur les plages.

Pas une fois nous avons été importunés, la tolérance en Italie est de loin supérieure à celle de l’Hexagone où pleuvent les interdits et autres obligations, mais où surtout, le citoyen lambda prend un malin plaisir à en rajouter.

Lors d’une arrivée dans une calanque, sur une minuscule plage surpeuplée, spontanément, un groupe se forme et nous aide au portage des kayaks au travers des parasols, des chaises longues et des serviettes de bain…

L’Italie c’est bien sûr, sa cuisine, ses pizzas, les épices de Calabre et autres marmites qui mijotent sur une gazinière et que surveille la Mama.

Sur les 2 230 kilomètres de notre parcours italien, nous avons croisé des paysages aux eaux turquoises, d’interminables plages de sable fin, certaines sauvages, recouvertes de bois flotté, d’autres plus denses et avec toutes les commodités. Nous avons glissé le long des balcons, des demeures traditionnelles, contemporaines, près des châteaux, des cités modestes et dans les secteurs les plus pollués.

Je ne parlerai pas de ces réveils matinaux, de ces chargements et déchargements des kayaks, de ces longues journées de navigation, de ces coups de vent qui nous clouent à terre et nous obligent aux rencontres et à la découverte de villes et de lieux où nous ne serions jamais passés.

Nos réapprovisionnements nous ont conduits sur des marchés où brillent encore toutes les couleurs de la Méditerranée. Nous avons goûté des mets et des fruits que nous ne connaissions pas.

Et il y a cette langue que nous comprenons sans pour autant la maîtriser. Qu’en sera-t-il demain ?

Et il y a surtout : Alessandro, Alexandra, Sara, Costantino, Fausto, Andrea, Huberta, Heinrich, Ariane, Eberhard, Giovanni, Gennaro, Roberta, Anna Maria, Franca, Maria Pia, Michele, Carmelina, Carmelina, Piero , Magda, Maura, Vito, Stephano, Maurizio, Leo Antonio, Antonio, Adelaide, Luigi, Enzo, Tatiana, Manuela, Katerina, Giuseppe, Marcello, Gérard, Ernesto, Lori, Riccardo, Todek, Fabio, Gunther, Marco, Giorgio, Federica, Remy, Tina, Massimo, Enrique, Maud, Manon, Alexandre, Dimitri,… nos Amis.

Aujourd’hui est un deuxième départ. Car c’est un peu chez nous que nous quittons. Il n’est parfois pas nécessaire d’aller très loin pour trouver et vivre avec ceux que l’on aime.

Le voyage c’est la magie de la découverte, des rencontres et de l’inconnu. Comme découvrir que l’été, en Italie, les concessions de plages privées peuvent distiller jour et nuit une musique (un bruit !) vraiment trop forte. Mais que si l’on pousse un peu plus loin, on y trouve plages sauvages et nouvelles rencontres. Des amis qui font maintenant partie de notre route et la suivent à distance. Amis, on espère vraiment vous retrouver un jour.

A.A.

 

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