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The route, Nathalie et Alain Antognelli, Bacoli, aux portes de Naples
The route, Nathalie et Alain Antognelli,Bacoli aux portes de Naples
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Bacoli, aux portes de Naples.

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09 juil 2016 Bacoli, aux portes de Naples.

Le camp monté sur la petite plage de la Lega Navale de Bacoli, je m’en reviens du supermarché les bras chargés de victuailles fraîches. En chemin, j’aperçois un couple occupé au chargement d’une remorque de kayak. Comme attiré par cette vision, je viens me présenter. Mon intuition ne me trompe pas. Le soir même, Lory, Institutrice de kayak et Riccardo, son conjoint, accompagné de leurs fils Todek âgé de cinq ans, nous rejoignent au pied de la tente, les bras chargés de pizzas (les meilleures d’Italie) et de bouteilles de bières fraîches. Si Lory est réservée, Riccardo est un passionné qui ne laisse personne indifférent. Originaire de Rome, après une enfance passée en Afrique, Riccardo vit maintenant ici et connait la petite ville balnéaire de Bacoli comme sa poche.

C’est avec entrain qu’il nous compte l’histoire de ce lieu de villégiature de l’armée et de la Grande de Rome. Avec force, il énumère les lieux qu’il nous faut absolument voir : la piscine Mirabilis, les termes Stufe di Nerone, la Solfatara di Pozzuoli, la Necropoli di Capella, le château de Baïa.

Les journées trop ventées pour nous engager sur la traversée de la baie de Naples se succèdent. 48 heures se passent. Nous laissons les kayaks sous la surveillance de la famille d’Enzo où à tour de rôle frères et beaux-frères assurent les navettes et la surveillance de centaines d’embarcations au mouillage. La petite Marina ne dispose d’aucun ponton d’amarrage. 24 heures sur 24, ils assurent la surveillance transportent et récupèrent les équipages à leurs embarcations. Mallit Qititta et Sumut nos deux kayaks sont donc sous bonne garde lorsque Riccardo nous amène chez lui à bord de sa Toyota Yaris. Celle-ci ne craint plus les coups ni les rayures tellement elle est cabossée. « C’est le résultat d’un tête-à-queue sur l’autoroute » nous dira-t-il plus tard.

Nous emménageons dans son deux pièces avec terrasse ou plutôt sa terrasse avec deux pièces. La bâtisse et son jardin intérieur datent du XVIIe siècle comme en atteste l’usure et le poli des escaliers. La terrasse surplombe la baie avec en prime une vue sur le Vésuve. Pour ne rien gâcher à ce moment de villégiature, Marité, notre cousine et amie nous rend spécialement visite. Lory est en déplacement professionnel sur Milan. Ricardo seul se métamorphose en guide, saluant les uns et les autres comme sur la place d’un village. Stoppant son véhicule au beau milieu de la route pour acheter des fruits chez un petit producteur, ou pour nous faire admirer la vue depuis les hauteurs. Riccardo est infatigable. Après une demi-journée, Marité et Nathalie n’ont plus la force de s’extraire de la banquette arrière où elles ont pris place coincées l’une sur l’autre à côté du siège pour enfants. Il faut préciser que pour sortir du véhicule, il faut passer le bras par la fenêtre et déclencher le mécanisme d’ouverture depuis l’extérieur.

La veille de notre départ, un coup de sirocco déchaîne la mer et obscurcit le ciel tant il soulève le sable.

À 5h du matin, Riccardo nous sert un thé à la menthe au pied nos duvets sur la banquette improvisée en lit sur la terrasse. Nous chargeons les affaires dans l’antique véhicule et quittons la bâtisse .Riccardo nous aide à transporter nos affaires. Il les dépose au pied des kayaks avant de s’en aller. Nous nous affairons au chargement, pensant le revoir un peu tard pour le départ. Mais Riccardo ne supporte pas les adieux : « cela me rend triste » nous a-t-il dit plus tard par téléphone. Nous ne le verrons plus.

Merci pour tout Riccardo sans toi, nous n’aurions pas ce souvenir gravé en nous à jamais. Tu fais partie de notre route, que la tienne et celle de Lory soit heureuse et que votre fils Todek garde à jamais ce sourire et ces étincelles dans le regard.